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Des pistes prometteuses pour la recherche contre Alzheimer

Véritable fléau de notre époque, la maladie d’Alzheimer est encore incurable. C’est pourquoi de nombreuses équipes de recherche tentent actuellement de trouver des traitements efficaces pour éradiquer ou du moins freiner cette pathologie neurodégénérative qui touche chaque année de plus en plus de personnes. Gros plan sur cette maladie et les pistes les plus prometteuses dans ce domaine.


À propos de la maladie d’Alzheimer


Décrite pour la première fois en 1906 par le neuropsychiatre allemand Alois Alzheimer, la maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative à l’origine de nombreux cas de démence. Si elle est connue depuis plus d’un siècle, elle est pour l’heure encore jugée comme incurable. Il existe bien des médicaments, 4 plus précisément, qui sont autorisés pour en atténuer les symptômes, mais leur efficacité laisse à désirer.


La Haute autorité de santé vient d’ailleurs de réévaluer leur efficacité à la baisse. Ce qui est ouvertement une très mauvaise nouvelle lorsque l’on sait que la maladie d’Alzheimer affecte plus de 200 000 nouvelles personnes chaque année uniquement en France.


Étant une pathologie neurodégénérative, la maladie d’Alzheimer détruit progressivement les cellules cérébrales ainsi que leurs liaisons, c’est-à-dire les neurones et les synapses. Elle se traduit biologiquement par la présence dans le cerveau de 2 agrégats de protéines :

  • Les protéines bêta-amyloïdes qui sont des déchets métaboliques éliminés par les neurones.

  • Les protéines tau qui en temps normal, maintiennent la structure interne des neurones.

Si dans un cerveau sain ces protéines sont sous forme soluble, la maladie d’Alzheimer leur fait perdre leur solubilité et les lie entre elles pour donner des agrégats qui étouffent les neurones jusqu’à les tuer. Ces agrégats s’attaquent en premier lieu à l’hippocampe qui joue un rôle prépondérant dans la mémoire, et s’étendent ensuite sur tout le cerveau.


Il en résulte ainsi des troubles de la mémoire et de la parole, une désorientation, l’altération des facultés de raisonnement et de jugement et parfois même un changement de personnalité. Il a été mis en évidence que l’âge était l’un des principaux facteurs de risque de cette maladie. Les statistiques montrent d’ailleurs qu’en France, 5 % des Français de plus de 65 ans sont atteints de la maladie d’Alzheimer.



Les pistes prometteuses dans la lutte contre l’Alzheimer


Depuis l’identification de la maladie d’Alzheimer, de nombreux scientifiques s’évertuent à trouver des remèdes capables de prévenir, de ralentir et même de bloquer son évolution. Si aucun traitement ne permet encore d’atteindre l’un de ces objectifs, certains travaux de recherches s’annoncent assez prometteurs.


C’est le cas notamment des travaux du Dr Enrico Glaab sur le gène USP9. C’est au sein des laboratoires du LCSB (Luxembourg Centre for Systems Biomedicine) de Belval que ce jeune médecin a découvert ce gène qui influerait de façon déterminante le gène MAPT, une protéine tau associée aux microtubules, qui est déjà suspectée de contribuer considérablement au déclenchement de la maladie d’Alzheimer.


Il s’avère que si le gène USP9 est désactivé, le gène MAPT est freiné de manière significative. Suscitant beaucoup d’intérêt de la part de la communauté scientifique, les recherches du Dr Glaab n’ont toutefois encore été testées qu’en culture cellulaire sur des poissons-zèbres. Autrement dit, il faudra encore un certain temps pour voir si elles peuvent aboutir à un traitement efficace sur l’homme.


À l’université Washington de Saint-Louis, dans l’État du Missouri aux États unis, des chercheurs travaillent sur une molécule synthétique baptisée «oligonucléotide». Il a été constaté que cette molécule empêchait la production de la protéine tau et qu’elle serait en plus capable d’inverser une partie des dommages neurologiques provoqués par les agrégats de cette protéine.


Les essais qui ont été jusque-là menés sur des souris et des singes ont démontré que les traitements à l’oligonucléotide permettaient de stopper la dégradation de l’hippocampe ainsi que la destruction des neurones. En comparaison avec les souris non traitées, celles qui ont bénéficié du traitement ont vécu en moyenne 36 jours de plus, ce qui est assez conséquent sachant que l’espérance de vie des souris est en général de 18 à 24 mois.


En janvier dernier, des essais cliniques de phase 1 ont déjà été lancés pour tester l’efficacité des molécules oligonucléotides sur des maladies neurodégénératives telles que la maladie de Huntington et celle de Charcot.


Ronald Melki, Directeur de recherche au CNRS à l'institut des neurosciences de Paris Sarclay, quant à lui se focalise sur l'amplification qui est le mécanisme de propagation des protéines tau. Et ce, dans l’objectif d'entraver ce processus pour lutter efficacement contre la maladie d'Alzheimer.


Pour ce faire, Ronald Melki et son équipe misent sur les « chaperons moléculaires » qui ont pour rôle de modifier la propriété de surface des agrégats protéiques afin qu'ils ne puissent plus agréger les protéines solubles situées aux alentours. Encore au stade de cultures cellulaires, cette recherche devrait aboutir à des tests sur des souris d’ici un an.

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