Les maladies cardio-vasculaires : les signes après 45 ans

Après 45 ans, le risque cardiovasculaire devient de plus en plus réel chez l’homme comme chez la femme. Il est donc essentiel de reconnaître à cet âge les signes avant-coureurs d’une maladie cardiovasculaire, comme l’arythmie cardiaque, l’AVC ou l’infarctus du myocarde.

Se sensibiliser aux facteurs de risque

Chaque année en France, environ 50 000 personnes meurent des suites d’une maladie cardiovasculaire comme l’AVC, l’infarctus ou l’arythmie cardiaque. Dans la moitié des cas, les patients ne voient aucun signe avant-coureur de la crise. Dans l’autre moitié, la personne malade ressent les symptômes de la maladie, mais se trompe dans son diagnostic et tarder à prévenir les urgences. Pourtant, il est relativement facile de se préparer à l’éventualité d’une telle crise, en évaluant son exposition aux facteurs de risque d’une maladie cardio-vasculaire. Au-delà de l’hérédité, de l’âge et du sexe, plusieurs paramètres externes peuvent en effet vous rendre plus vulnérables à ce fléau. Parmi les facteurs de risque les plus déterminants figurent notamment :

  • Le diabète

  • Un taux élevé de mauvais cholestérol ou un faible taux en HDL

  • L’excès de poids

  • La sédentarité

  • Le tabagisme

  • L’alcool

  • L’hypertension artérielle

Certes, toutes les personnes qui présentent au moins un de ces facteurs de risque ne seront pas forcément victimes d’une crise cardiaque. Néanmoins, si vous remplissez au moins une de ces cases, vous devez être particulièrement attentifs aux moindres signes potentiels d’une maladie cardiovasculaire.

Les signes avant-coureurs d’une arythmie cardiaque

Une arythmie cardiaque est l’une des maladies cardiovasculaires les plus létales. Sa survenue exige une consultation médicale d’urgence et le suivi d’un traitement adapté. Elle peut être asymptomatique dans certains cas. Cependant, les patients ayant connu cette pathologie ressentent généralement des signes annonciateurs d’une crise cardiaque, comme les palpitations. Ainsi, si vous avez l’impression que votre cœur « bat la chamade », que vous avez du mal à respirer et souffrez d’une douleur plus ou moins vive à la poitrine, demandez immédiatement aux personnes aux alentours d’appeler les urgences. Les palpitations peuvent indiquer une accélération trop importante ou une trop grande décélération de votre rythme cardiaque. Dans les deux cas, une prise en charge médicale rapide, accompagnée souvent d’un électrocardiogramme, s’impose.

Les symptômes d’un accident vasculaire cérébral ou AVC

Les signes avant-coureurs d’un AVC varient d’un patient à l’autre. Néanmoins, certaines manifestations reviennent souvent chez les personnes atteintes de cette maladie. Les Anglo-saxons ont même créé un acronyme spécifique pour les identifier : FAST. Dans ce sigle, F signifie Facial drooping. Cela renvoie aux anomalies qui peuvent affecter l’apparence de votre visage durant les premières secondes de l’AVC. Si vous souffrez subitement d’une asymétrie faciale, d’une bouche qui pend sans raison ou d’une chute des paupières, faites preuve d’une extrême vigilance.

La lettre A dans FAST signifie Arm weakness. Cette expression signifie littéralement « paralysie du bras », un symptôme assez courant chez les personnes qui font un AVC. Cette paralysie motrice peut aussi affecter la main. La lettre S ou Speech difficulties désigne les difficultés du malade à contrôler la langue et la bouche, entraînant ainsi une incapacité d’articuler correctement. Le T en fin d’acronyme ou Time correspond à la lenteur du patient à réagir au moindre stimulus. À ce moment précis, l’accident vasculaire cérébral est déjà assez avancé et nécessite l’intervention rapide d’un médecin d’urgence. Dans certains cas, ces signaux dits « FAST » n’apparaissent même pas. Le malade ressent à peine des picotements ou des troubles visuels, avant de s’effondrer et de ne plus rien contrôler.

Les symptômes d’un accident vasculaire cérébral ou AVC

L’infarctus du myocarde est sans doute la maladie cardiovasculaire la plus foudroyante – et aussi la plus difficile à identifier. Les signes avant-coureurs se limitent à une douleur plus ou moins persistante au niveau du thorax après un effort ou une émotion intense. Cette douleur persiste même au repos et peut ressembler à une sensation de brûlure dans la poitrine. Fait troublant, elle se ressent toujours au milieu de la poitrine, et non à gauche, comme on a tendance à le croire à cause du positionnement du cœur. Ces symptômes au thorax s’accompagnent parfois de maux plus ou moins intenses au niveau de la mâchoire, du dos ou du bras gauche.

Si ces troubles apparaissent et que vous faites partie des personnes exposées aux maladies cardiovasculaires, consultez immédiatement votre médecin. Même en l’absence de complications, il vous prescrira un électrocardiogramme pour confirmer ou infirmer le diagnostic de l’infarctus. Si la maladie cardiovasculaire est confirmée, vous bénéficiez d’une prise en charge immédiate, sous forme médicamenteuse ou sous forme d’un traitement sur le long terme visant à corriger le rétrécissement ou le blocage des artères par des plaques d’athérome.

Des symptômes discrets, mais inquiétants

D’autres troubles passagers ou récurrents peuvent indiquer un problème cardiaque, même s’ils sont peu imperceptibles. Voici une liste non exhaustive de ces alertes :

  • Une sensation de fatigue permanente, même sans effort physique

  • Des difficultés à respirer sans aucun lien avec une maladie respiratoire

  • De fréquents maux de dos et de l’aérophagie

  • Des vertiges à répétition

Si ces troubles apparaissent de façon isolée et que vous n’y trouvez aucune explication logique, jouez la carte de l’anticipation et consultez votre médecin, que vous soyez à risque cardiovasculaire ou non.

Interview du Professeur Alain Furber, président de la Fédération Française de Cardiologie.

- Pouvez-vous nous présenter la FFC ?

La Fédération Française de Cardiologie, fondée en 1964, est une association reconnue d’utilité publique depuis 1977. Nous luttons contre les maladies cardio-vasculaires et pour la bonne santé du cœur des Français, grâce à nos 27 Associations Régionales et leurs 263 Clubs Cœur et Santé parrainés par des cardiologues et animés par plus de 2000 bénévoles.

Nous menons des actions quasi exclusivement grâce à la générosité du public via des dons, legs ou donations. Cette année, nous sommes fiers d’avoir obtenu le label « Don en Confiance ». Il vient confirmer le sérieux et la probité de nos engagements pris auprès de nos donateurs et testateurs.

- Quelles ont vos missions ?

Notre action s’articule autour de 4 missions prioritaires :

1/ Informer pour améliorer la prévention des maladies cardio-vasculaires (diffusion de brochures, actions de prévention, comme les Parcours du Cœur, campagnes de communication nationales).

2/ Accompagner la réadaptation des malades cardiaques au sein de nos clubs (plus de 18 000 personnes accueillies).

3/ Financer la recherche, subventionner des projets innovants (plus de 3 millions d’euros chaque année).

4/ Initier aux Gestes Qui Sauvent, sensibiliser la population à la nécessité de se former aux pratiques citoyennes : « alerter, masser, défibriller ».

- Quels sont les signes d’alerte en cas d’infarctus du myocarde ?

Le symptôme le plus fréquent est la survenue d’une douleur dans la poitrine, à type de serrement. Des symptômes plus atypiques tels que fatigue, essoufflements, palpitations, sont possibles notamment chez la femme. Devant ces symptômes, il faut appeler le 15.

Pour une bonne santé du cœur, le dépistage et la prise en charge des facteurs de risque (Tabac, HTA, …) sont indispensables, associés à une bonne hygiène de vie et à la pratique régulière d’une activité physique !

- Quelles sont vos actions phares ?

Les Parcours du Cœur, rencontrent un vrai succès, avec 750 000 participants chaque année, nous organisons la 1ère opération de santé de France ! Sur une idée toute simple : bouger ensemble et apprendre les bonnes habitudes d’hygiène de vie. La FFC organise aussi la Semaine du Cœur, l’occasion de rencontrer et d’échanger, dans tout le pays, avec les chercheurs, financés par la FFC, lors de conférences accessibles à tous.

- Quel message souhaiteriez-vous délivrer ?

N’interrompez pas vos traitements. Poursuivez votre suivi habituel chez votre Médecin traitant.

Prenez aussi le temps de vous connecter à notre site : www.fedecardio.org, pour télécharger nos brochures thématiques, connaître le Club Cœur et Santé le plus proche de chez vous et enfin suivre toutes nos actualités. S’informer c’est aussi essentiel !

Pour faire un don à la Fédération Française de Cardiologie, rendez-vous ici : https://donner.fedecardio.org/?cid=163